Si une fois n’est pas coutume, un terme à la mode n’est pas un acronyme, cela ne rend pas sa compréhension plus intuitive. Il est bien de démystifier cette locution pour voir qu’elle nous concerne tous. Même si Devops ne peut être un intitulé de poste tant la diversité des métiers est grande (à l’image du nombre de certifications disponibles), il n’est pas rare de voir des offres d’ingénieur Java/DevOps. Cela donne l’image qu’il faut être technique pour faire parti de la mouvance. Le bagage technique nécessaire doit être porté par certains membres de l’équipe. Pourtant on comprend que cette démarche fait au contraire rentrer chacun dans le monde de l’IT et surtout que tout le monde à son niveau peut l’appliquer et le promouvoir à différentes échelles.

devops

La naissance du Devops

Deux mondes se faisaient face : celui de « Dev », du développement logiciel et celui de « Ops », l’exploitation.

Le premier « fait » et est porteur de la « culture geek ». Il s’organise autour des concepts de l’agilité, innovation et des changements réguliers. Le second « maintient » et cherche la stabilité des plateformes et est porteur de la « culture entrepreneuriale ».

Entre eux, le fameux triangle qualité, coût, délais (QCD) n’est pas partagé. Ces objectifs différents conduisent à un dialogue complexe, une communication à problème.

Les conséquences de cette séparation par le « mur des confusions » (dixit A.Shafer et L.Thompson) ? Retards, insatisfaction des clients finaux et incapacité à s’adapter à la vitesse de changement portée par les avancées technologiques type Cloud.

 

Et si on ouvrait nos frontières nos silos ? La méthode Devops

« Dev » et «Ops » sont ainsi devenus « Devops ». Une démarche qui cherche à solutionner les problèmes d’humain, et non d’outils, en passant par un partage des objectifs.

Dans l’ancien monde les visions QCD (Qualité / Coûts / Délais) divergeaient, les fautes rejetées entre équipes.

Dans le nouveau l’importance du « Time to market », du produit, de l’adaptabilité aux changements sont partagées par l’ensemble des parties prenantes. On n’y inclut pas seulement les Dev et Ops mais aussi le marketing ou la finance, ect … afin de voir global. Tout le monde se connait, travaille ensemble, se retrouve aux revues de sprint pour avancer ensemble.

Dans ce concept d’une cohabitation cherchant l’augmentation de la valeur et la maximisation du workflow de sa conception à sa livraison, l’agilité y est totalement incluse et son manifeste repris intégralement.

Choisir de faire du DevOps, c’est chercher une modification de comportement pour changer la culture de l’entreprise. Quel challenge ! Heureusement avec la quête d’amélioration continue, l’échec est une éventualité acceptée par tous et au service de la capitalisation des savoirs.

 

Devops et le développement continu

Chez Devops la planification métier, les retours clients, le monitoring, les déploiements, les tests et les développements se font en continus, sans interruption. Adopter cette démarche de continuous deployment nécessite des infrastructures et socles techniques adaptés. Un grand nombre d’outils présents sur le marché permettent cette architecture. Une belle représentation a été faite par Xebialas sous la forme d’un tableau périodique.

 

Devops, un monde endetté ou une rentabilité ?

Mettre en place Devops peut impressionner et à juste titre. Pourtant 25% de 2000 plus grands groupes mondiaux ont suivi le mouvement. A l’échelle d’une entreprise cela implique une remise en cause total du schéma organisationnel et une acquisition d’un grand nombre d’outils. Le retour sur investissement semble difficilement estimable pourtant des chiffres circulent :

  • Pour un euro investi aujourd’hui, dans 5 ans il serait de 500.
  • Des déploiements 8 fois plus fréquents et 8000 fois plus rapides.
  • Un pourcentage de succès 2 fois plus important et des résolutions de bugs 12 fois plus rapides.

Est-ce trop beau pour être vrai ? Peut-être pour répondre à cette question, une conférence dédiée au retour d’expérience lieu à Paris : DevOps Rex

On y a appris notamment la succès story de la société générale.

 

Suis-je dans un monde Devops ?

Il est facile de voir comment cela se passe dans l’ancien monde. Notre génération du « tout, tout de suite » dans son quotidien est devenue intransigeante sur la qualité. Qui n’a pas changé de marque de smartphone suite à un bug. Qui n’a pas désinstallé une application peu ergonomique, au design ancien, lente ou capricieuse ? Notre fidélité est de plus en plus difficile à gagner.

Connaissant l’intolérance aux bugs des clients que nous sommes, comment alors ne pas être motivé pour vivre dans le nouveau monde dans son quotidien professionnel ?